Bien que prévisible, la situation de crise vécue par les magistrats de la jeunesse, essentiellement à Bruxelles, a également joué en leur défaveur. En effet, depuis le début de cette année, ceux-ci ont été obligés de relacher plusieurs délinquants graves qu'ils estimaient devoir mettre provisoirement au frais en attendant une décision du juge. Le problème n'est guère nouveau. Les sections fermées des Institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ) affichent désespérément complet et les juges ne peuvent plus envoyer provisoirement un mineur en prison, comme le leur permettait l'article 53 de la loi de 1965 sur la protection de la jeunesse, qui a été abrogé le 1er janvier dernier. Ce n'est pas faute d'avoir prévenu les responsables politiques. Mais, voilà, les mesures éducatives que Nicole Maréchal a préféré opposer au retour du baton souhaité par Verwilghen se sont avérées insuffisantes, voire inadéquates, pour certains délinquants multirécidivistes. On peut regretter que ce soient ces mineurs minoritaires, mais dangereux, vis-à-vis desquels aucune réaction efficace n'a été mise en place, qui dictent la règle.
A titre de comparaison: en 2000, il y a eu 375 emprisonnements décidés par les juges de la jeunesse, dans le cadre de l'article 53 abrogé. Protéger ou sanctionner les mineurs délinquants? Le débat sur le projet de réforme de la loi de 1965 par Marc Verwilghen est bel et bien lancé. Thierry Deno?l
Les portes du pénitencier paroles accords arpèges et picking guitare by Dadymilles - YouTube