L'existence humaine est tendue par nature vers quelque chose de plus grand, qui la transcende; on ne peut effacer dans l'être humain son désir de justice, de vérité, et de bonheur complet. Face à l'énigme de la mort, de nombreuses personnes ressentent le désir et l'espoir de retrouver ceux qui leur sont chers dans l'au-delà. De même qu'elles ont la profonde conviction qu'il existera un jugement dernier qui rétablisse la justice, et qu'elle sont dans l'attente d'une confrontation finale où il sera donné à chacun ce qui lui est d?. Pour nous, chrétiens, la "vie éternelle" ne désigne pourtant pas seulement une vie qui durera toujours, mais une nouvelle qualité de vie, pleinement plongée dans l'amour de Dieu, qui libère du mal et de la mort et nous place dans une communion sans fin avec tous nos frères et toutes nos s?urs qui participent de ce même amour. L'éternité peut donc déjà être présente au centre de la vie terrestre et temporelle, quand l'ame, par l'intermédiaire de la grace, est unie à Dieu, son fondement ultime.
Seule la terre est éternelle *** de Fran?ois Busnel et Adrien Soland Documentaire fran?ais, 1 h 52 L'été 2015, après plusieurs années de sollicitations, Jim Harrison accepte que son ami Fran?ois Busnel vienne le filmer, avec le réalisateur Adrien Soland, dans son repaire de Paradise Valley, au c?ur du Montana. Il ouvre les portes de son refuge cosmique, perdu dans la vaste nature, loin des hommes, parmi les animaux sauvages. Il aime entendre le chant du loup, la nuit. Les grizzlis impitoyables r?dent alentour. Mais il a déclaré la guerre aux serpents à sonnette, principal fléau de son voisinage, depuis que l'un d'eux a tué son chien. Le grand écrivain américain est physiquement usé, claudicant, appuyé sur sa canne, visage bougrement parcheminé, bouche édentée où tra?ne toujours une cigarette allumée, diction lourde et lasse. Mais sous l'écorce du vieil arbre fatigué, l'esprit pétille toujours, vif, prompt à raconter les détours de son existence. Chaque jour lui apporte du rab d'enchantement.
à quelle table est-ce que je veux me nourrir? à la table du Seigneur? Ou bien est-ce que je rêve de manger des nourritures savoureuses, mais dans l'esclavage? En outre, chacun de nous peut se demander: quelle est ma mémoire? Celle du Seigneur qui me sauve, ou celle de l'ail et des oignons de l'esclavage? Avec quelle mémoire est-ce que je rassasie mon ame? Le Père nous dit: ? Je t'ai nourri de la manne que tu ne connaissais pas ?. Retrouvons la mémoire. Telle est notre tache, retrouver la mémoire. Et apprenons à reconna?tre le faux pain qui trompe et qui corrompt, car fruit de l'égo?sme, de l'autosuffisance et du péché. D'ici peu, lors de la procession, nous suivrons Jésus réellement présent dans l'Eucharistie. L'hostie est notre manne, à travers laquelle le Seigneur se donne lui-même à nous. Nous nous adressons à lui avec confiance: Jésus, défends-nous des tentations de la nourriture mondaine qui nous rend esclaves, une nourriture empoisonnée; purifie notre mémoire, afin qu'elle ne reste pas prisonnière de la sélectivité égo?ste et mondaine, mais qu'elle soit la mémoire vivante de ta présenceau cours de l'histoire de ton peuple, une mémoire qui se fait ? mémorial ? de ton geste d'amour rédempteur.
Fran?ois Busnel n'appara?t jamais. Il s'efface pour écouter, laisse toute la place à cet écrivain qu'il admire et qui offre, avec une pudeur impudique, son testament spirituel. Balade mélancolique d'un homme qui prend congé de sa vie Les années passent, les paysages aussi, grandioses et inspirants. Le rythme de ce très beau film repose sur ses confidences et le tempo impérieux de la nature. Une harmonie se dégage du subtil montage entre ces mots intimes et ces décors naturels à perte d'horizon. La caméra scrute le visage raviné de ? Big Jim ?, s'accroche à ses rides creusées de vieux cabossé, suit le pas incertain de cet homme cramé par la vie, épouse son long monologue et dérive, en contrepoint, face à l'étendue des plaines, des routes sans fin. Des airs de country (Janis Joplin, Merle Haggard, Willie Nelson) enveloppent cette balade mélancolique d'un homme qui prend congé de son passé et de sa vie. à 77 ans, Jim Harrison sait que la mort est proche. Il prétend ne pas la craindre, puisque c'est le lot commun.
Sophie de Villeneuve: Nos morts, où vont-ils? Bernard Sesboüé: Si vous me posez la question en termes de lieu, je dois vous répondre: nulle part. Nos morts vont au cimetière, c'est tout. Car ce que nous n'arrivons pas à nous représenter, c'est l'ordre de la Résurrection, l'ordre de la vie glorieuse dans le Christ, qui dépasse le temps et l'espace. Nous nous disons que nous risquons de nous ennuyer dans la vie éternelle, qu'elle va durer bien longtemps, surtout vers la fin, comme disait un humoriste. Pour répondre à cela, je prendrais l'image d'un premier jour de vacances, qui a une valeur très particulière parce qu'on n'en envisage pas encore la fin. On se dit qu'on a beaucoup de temps devant soi, comme si cela devait durer toujours. Je dirais que la vie dans la résurrection sera un commencement. Saint Grégoire de Nysse disait que nous irons de commencement en commencement, par des commencements toujours nouveaux. Ne craignons donc pas une liturgie interminable, ce sera une découverte jamais complètement satisfaite.