Sa vie. Acrobate, mime, danseur, illusionniste et comédien, James Thierrée est enr?lé avec sa soeur Aurélia dans les spectacles de ses parents dès l'age de 4 ans. Passé plut?t inaper?u au cinéma, alors qu'il a tourné une vingtaine de films (avec Peter Greenaway, Coline Serreau, Raoul Ruiz ou Tony Gatlif), le petit-fils de Chaplin trouve sa pleine mesure sur les planches, et une renommée internationale depuis la création de sa compagnie en 1998. Sur les routes pendant huit ans, ? la Symphonie du hanneton ? a été récompensée par quatre Molières en 2006 dont celui de la révélation théatrale pour James. ? Raoul ?, qu'il propose au Théatre de la Ville, est son quatrième show, le premier en solo. Le spectacle. Un passage de James Thierrée ne se rate pas. Les admirateurs de la famille y retrouvent ce divin mélange de poésie et de performance physique. Le destin de Raoul, qui hésite entre l'aventure et le confort d'un home sweet home à gramophone, tapis persan et chandelier, est finalement accessoire.
Je voulais devenir un acteur avec un grand A et ne plus entendre parler de galipettes ou de sauts arrière. ? De 1994 à 1998, il encha?ne les expériences au théatre (avec Benno Besson et Carlos Santos notamment) et au cinéma (Coline Serreau, Raoul Ruiz, Roland Joffé). ?J'étais de plus en plus mal dans ma peau. Avec un sentiment d'urgence, j'ai alors repris l'entra?nement physique. Et puis j'ai senti comme un trop-plein de souvenirs accumulés au long de toutes ces années avec mes parents qui ne demandaient qu'à surgir de moi. ? Il réunit alors quelques collègues rencontrés au cours de ses années de théatre et crée La Symphonie du hanneton dans un élan. Et le spectacle a bien la force de ce surgissement, de cette réconciliation avec soi-même. On comprend mieux la folle liberté, l'énergie galvanisante qui zèbre la scène de bout en bout du spectacle. Une tête chercheuse américaine assiste à une représentation alors que la petite troupe sillonnait en long et en large le moindre hameau de France et de Navarre.
L'alchimie a eu lieu et du coup les bases étaient posées. Et puis il y a une énorme tournée derrière avec New York, Chicago, Londres, la Russie... " James Thierrée: " il est arrivé comme un hussard! " " Il n'avait jamais vu mes spectacles, et c'est peut-être une chance. Je lui ai dit: " Tu plonges dans la piscine. On ne va pas pouvoir s'expliquer. Il y a une sorte d'inconscience qu'il va falloir avoir comme les enfants qui apprennent instinctivement les choses. " Il a pas mal de métier et il a d? me faire confiance. Et il y est parvenu, il a cette capacité-là. Le spectacle va encore évoluer comme tous mes spectacles "
Chez Claude Miller, dans Voyez comme ils dansent (2011), c'était plus introspectif. Dans le prochain Doillon, Mes séances de lutte, qui n'est pas encore sorti, la situation est extrême: un homme et une femme (Sara Forestier) ritualisent des combats quotidiens et pensent organiser ainsi leur incapacité à s'aimer. Un film surprenant, et même un peu dangereux, dont je n'arrive pas à imaginer la réception. Le tournage m'a rapproché du théatre: beaucoup de répétitions d'abord, puis des plans-séquences de dix minutes avec deux caméras filmant en champ/contre-champ. Le film était vraiment entre les mains des acteurs! A voir Tabac rouge, du 31 mai au 7 juin 2013, au Théatre national de Nice, du 16 au 20 juin 2013, au Printemps des comédiens, à Montpellier, du 25 juin au 8 juillet 2013, au Théatre de la Ville, à Paris. Théatre de la Ville James Thierrée Partager Contribuer Sur le même thème
Brunch Rencontre Envoyée spéciale à Lausanne James Thiérrée vient de passer trois semaines à Lausanne, sa ville natale, où a été créé "Tabac rouge", son nouveau spectacle qualifié, avec beaucoup de justesse de chorédrame (voir ci-contre). Inclassable, enfant de la balle, artiste jusqu'au bout des doigts, homme de scène, de théatre, de cirque, de danse, sculpteur d'illusions, féru d'histoires incroyables et mystérieuses, amoureux des atmosphères, d'antan qui respirent la poussière et l'hier, fils de Victoria Chaplin et de Jean-Baptiste Thiérrée, enfant prodige dont le premier opus, "La Symphonie du hanneton" remporta le Molière du théatre public en 2006, James Thiérrée ne ressemble à personne. Volubile Février 2013. La tignasse toujours volontaire, le sourire aux lèvres, la barbe hirsute et la tenue décontractée, il se prête volontiers au jeu du brunch convivial, au Vidy-L, le Théatre Vidy-Lausanne, producteur de son spectacle avec, entre autres, le Théatre de Namur et le soutien de BNP Paribas, en guise de mécène.